Gestion VS Contrôle des émotions

Bien qu’elles ne soient pas toujours faciles à accepter et à gérer, nos émotions jouent un rôle important pour notre homéostasie. Qu’elles soient « positives » ou « négatives », qu’elles viennent de nous ou des autres, il n’est pas toujours évident de les accueillir.

Et pourtant nous devons les accueillir avec bienveillance, et sans jugement. Refouler une émotion semble parfois être la solution la plus facile pour se protéger à l’instant T. Mais une émotion rejetée ne disparait pas, elle se cache dans notre corps, se cristallise et se fait entendre encore plus fort un peu plus tard. (CF article sur la mémoire du corps)

Les émotions :

 Les émotions viennent souvent à nous de façon imprévue, elles nous touchent tous différemment et nous les vivons plus ou moins intensément, en fonction de notre personnalité, nos expériences et notre histoire. Nos émotions modifient notre température corporelle, elles accélèrent notre rythme cardiaque, elles altèrent nos réflexes, elles perturbent notre équilibre, bref, elles peuvent nous faire perdre les pédales !

 Lorsqu’une émotion prend le dessus, nous nous sentons déstabilisés, cela peut être gérable, ou au contraire, très désagréable. On peut se sentir submergé, incapable de réfléchir ou d’agir naturellement, un brouillard s’installe autour de nous et il devient impossible de voir clair et avancer. Et pourtant, aussi désagréable que cela puisse être, nous ne devons pas chercher à nous débarrasser de ces émotions car elles sont utiles. Chaque émotion à un rôle et surgi  pour une bonne raison, de ce fait, nous ne devons pas contrôler nos émotions (ce qui reviendrais à ignorer les messages qu’elles ont à nous faire passer) mais plutôt apprendre à les gérer.

Le contrôle, votre faux ami :

Dans la vie de tous les jours, quand on cherche à contrôler, on veut s’assurer que « rien de dépasse », que tout se passe comme prévu, qu’il n’y ait pas de mauvaise surprise etc… Nous avons besoin de tenir les rennes, d’être maitres de la situation, d’anticiper. C’est notre façon de nous protéger, d’assurer une certaine sécurité, car quand nous ne contrôlons pas, nous ne savons pas à quoi nous attendre, nous ne pouvons pas anticiper, et pour notre cerveau reptilien l’inconnu est synonyme de danger.

Le problème c’est quand nous agissons de la même façon avec nos émotions. La façon dont nos émotions nous affectent peut être plus ou moins agréable et par conséquence, plus ou moins déstabilisante. Par nature, nous avons appris à fuir ou à nous protéger de ces situations désagréables. Nous ressentons le besoin de tenir les rennes en toute circonstance, de garder le contrôle et surtout ne pas laisser nos émotions prendre le dessus.

Les conséquences du contrôle des émotions 

Quand nous ne voulons pas qu’une émotion prenne le dessus,  nous cherchons à la contrôler afin que celle-ci « ne nous affecte pas/plus ».  Est-ce que c’est la bonne solution ? Non. Pourquoi ? Parce que quand je contrôle une émotion, je l’étouffe, je l’enferme dans un tiroir en imaginant que c’est une « affaire classée » dont on ne parlera plus jamais, et c’est faux. Une émotion n’est pas une « affaire classée » si elle reste à l’intérieur, au contraire, elle va rester la (dans la mémoire cellulaire) et continuer de grandir en se nourrissant de toutes les autres émotions étouffées de la même manière.

A force de réprimer nos émotions pour nous protéger du sentiment désagréable que certaines d’entre elles nous infligent à l’instant T, nous imposons à notre corps le mauvais réflexe de ne plus ressentir. Car si nous apprenons à notre corps à ne plus être affecté par les émotions dites négatives, il ne sera plus capable non plus de ressentir le positif.

Quand  nous contrôlons nos émotions, nous ne nous débarrassons pas du tout du « problème », bien au contraire, nous nous en rajoutons. En refusant d’accueillir une émotion, nous nions le besoin qu’elle cache et nous ne somme donc plus capable d’y répondre, c’est un peu comme claquer la porte au nez à un besoin qu’exprime votre corps, donc à vous-même.

Les émotions « contrôlées », refoulées, rejetée ou ignorées ne disparaissent pas, bien au contraire. Quand on repousse ses émotions et se déconnecte de son ressenti et ses besoins, il faut s’attendre à ce que ces reviennent. Le corps n’oublie pas ! Tous les MOTS que vous n’exprimez pas, s’impriment dans le corps et finissent par s’exprimer en MAUX.

A force de nier ses besoins et ses émotions, on commence à ressentir de grandes frustrations, qui vont se traduire en stress, en nostalgie ou en dépression et qui vont être compensés par des comportements compulsifs : addictions, obsessions liées à l’alimentation ou au poids, besoins de dépenser de l’argent, besoin d’investir dans du matériel etc…

 Ce cercle vicieux ne fait que camoufler les émotions et besoins enfouis, car le besoin de base n’est toujours pas satisfait et les compensassions ne comblent le manque et la frustration que de façon éphémère. Petit à petit, à force d’être ignoré à cause du contrôle par le mental, le corps va prendre le relais pour nous faire réagir. Il va se manifester par de la fatigue, des douleurs inexpliquées, des blessures etc… Bref nous somatisons !

Comment gérer ses émotions sans les étouffer ? Les accueillir !

Une émotion arrive avec un message, elle est la pour nous traverser, nous apprendre quelque chose puis repartir. Gérer ses émotions, c’est être capable dans un premier temps de les identifier. C’est-à-dire reconnaître si ce que nous ressentons est de la colère ou de la tristesse par exemple, essayer de sentir où est ce que cela nous touche physiquement, qu’est ce que cela fait ressortir chez nous. Ensuite, il s’agit d’accueillir cette émotion, puisqu’elle est là pour une bonne raison (Et surtout parce que  nous savons que si nous la rejetons, elle resurgira un peu plus tard, un peu plus intensément jusqu’à ce que nous l’écoutions), l’accepter sans jugement interne, et s’autoriser à la vivre. Vous avez le droit (Et peut-être même le devoir) d’exprimer vos émotions et vos besoins, le tout est de la faire de façon adéquate.

Gérer ses émotions, c’est aussi prendre un temps de recul pour observer la situation, la façon dont l’émotion nous touche, le besoin lié qui a généré cette émotion, et ainsi, ne pas être pris de plein fouet et réagir de manière excessive.

Plus nous apprenons à écouter nos émotions, plus il nous sera facile de les accueillir, et vivre avec sans nous sentir submergé, ou perdre le contrôle. En restant connecté a nos ressentis et nos besoins, nous sommes plus aptes à accueillir nos émotions et nous resetons capable de nous adapter aux situations.

Marine Beausoleil – kinésiologue à Lieusaint, Seine-et-Marne (77)

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